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Le pouvoir peut pervertir, puisqu’il modifie la perception de soi et des autres. Heureusement, il existe des moyens de contrecarrer la perte d’empathie.

L’arrivée de Trump à la tête des États-Unis suscite beaucoup d’inquiétudes, et pour cause. L’homme d’affaires n’est pas spécialement reconnu pour son empathie ni sa bienveillance… Dans son livre intitulé The Power Paradox: How We Gain and Lose Influence, publié en 2016, le professeur de psychologie de l’Université de Californie Dacher Keltner explore la dynamique complexe du pouvoir et de l’influence. Il y suggère que la domination et la coercition ne sont pas les seuls moyens de maintenir son pouvoir.

Mais qu’est-ce que le paradoxe du pouvoir ?

Dans son ouvrage, le professeur Keltner décrit un phénomène intéressant : les gens qui ont du pouvoir l’ont souvent obtenu grâce à des qualités prosociales, comme l’empathie et la coopération. Cependant, une fois qu’ils atteignent le sommet, ils peuvent devenir moins empathiques et plus égoïstes, et ce changement de comportement peut conduire à la perte de leur fameux pouvoir.

Pour montrer comment ce dernier modifie la perception de soi et des autres, l’auteur s’appuie sur des recherches en neurosciences. Ces recherches révèlent que le pouvoir diminue l’empathie en rendant les personnes qui le détiennent moins réceptives aux besoins des autres. Il les incite aussi à privilégier leurs propres intérêts.

Pourquoi l’empathie diminue-t-elle avec le pouvoir ?

Plusieurs facteurs pourraient expliquer la diminution de l’empathie chez les individus ayant du pouvoir.

  1. Changements neurologiques

D’après le livre de Keltner, qui repose sur des études bien documentées, le pouvoir a un impact profond sur le cerveau. En effet, les zones associées à la récompense et à l’ego sont plus actives, tandis que celles liées à l’empathie et à la perspective d’autrui sont moins sollicitées. Ainsi, le cerveau d’une personne puissante se concentre davantage sur ses propres besoins et désirs.

  1. Sentiment d’invincibilité
    Le pouvoir peut donner à quelqu’un l’impression d’être capable contrôler les situations et les personnes. Cette impression d’invincibilité érode sa capacité à se mettre à la place des autres, car il croit qu’il n’est pas susceptible de connaître les mêmes épreuves qu’eux.
  2. Impunité permissive
    Une personne au pouvoir peut moins ressentir le besoin de justifier les actes qu’elle pose et de demander l’approbation des autres. Cette liberté peut la pousser à être moins attentive aux conséquences de ses gestes et de ses décisions.
  3. Distance sociale
    L’exercice du pouvoir peut entraîner une distanciation sociale entre celui qui le détient et les autres, ce qui rend plus ardue la compréhension de leur situation et de leurs émotions.
  4. Centre d’intérêt unique
    Une personne qui détient le pouvoir concentre souvent son attention sur l’atteinte de ses objectifs. Cette focalisation peut l’amener à négliger les besoins et les émotions des autres.

Comment contrecarrer les effets du pouvoir ?

Heureusement, la diminution de l’empathie n’est pas une fatalité. Dans son livre, le professeur Keltner affirme que le pouvoir peut tout à fait être utilisé de manière positive. Toutefois, la personne qui l’a doit mettre en place certaines stratégies pour préserver son empathie, sa compassion et son humilité. Voici, d’ailleurs, quelques pistes…

  1. Exprimer sa gratitude
    Reconnaître et apprécier ce que l’on possède, en plus de remercier les autres pour leur présence ou leur aide, contribue à cultiver l’humilité et à limiter le sentiment de supériorité.
  2. Pratiquer l’écoute active
    Accorder une attention totale aux autres, sans interruption, favorise la compréhension de leurs perspectives et renforce les liens sociaux. Cela contribue aussi à développer sa compassion.
  3. S’entourer de personnes honnêtes
    Échanger avec des proches ou des collègues capables de donner une opinion sincère aide à rester humble et à réaliser ses biais.
  4. Se reconnecter à ses origines
    Prendre conscience des expériences passées, des défis surmontés et des personnes qui ont offert leur soutien aide à préserver son empathie et son humilité.

En conclusion…

Les dérives associées au pouvoir sont un phénomène complexe qui découle de l’interaction entre différents facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Cependant, il est possible de développer des stratégies pour préserver son empathie, sa compassion ainsi que son humilité et d’exercer son pouvoir de manière positive. Connaître ces mécanismes et ces moyens permet de créer des sociétés et des entreprises plus justes et plus humaines. Keltner le dit bien : le pouvoir est une responsabilité, et il doit être utilisé pour le bien commun.

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