On souligne aujourd’hui l’anniversaire de Jean, l’un de vos collègues (l’exemple s’inspire d’un événement ayant eu lieu avant la pandémie ). Louis, le gestionnaire de votre équipe, dépose un gâteau sur la table et le découpe en huit parts égales. Son talent pour le découpage est Impressionnant mais son service, lui, l’est moins : Il a délibérément enfoncé son doigt dans la part qu’il vous a servie… tout à fait D-É-G-O-U-T-A-N-T!
Abordons maintenant la façon dont on vous sert la part de gâteau… ou la justice interactionnelle dernier de notre série d’articles sur la justice organisationnelle: ici ou là!
De bonnes manières à table!
La justice interactionnelle (ou interpersonnelle) met en valeur le respect et la dignité dont on fera preuve à l’égard de l’employé(e) au cours du traitement. L’employé(e) souhaite ici qu’on le traite poliment et qu’on l’informe des raisons motivant les décisions qui sont prises. Il ou elle juge donc les moyens mis en œuvre pour prendre une décision (justice procédurale), et la manière dont cette décision lui est communiquée et expliquée.
Alors que la perception de justice procédurale est généralement associée à l’organisation, la perception de justice interpersonnelle de l’employé(e) serait davantage liée aux comportements de son ou sa gestionnaire et à la qualité de leur relation hiérarchique. Ainsi, le ou la gestionnaire qui ferait participer l’employé(e) au processus de prise de décision se montrerait sensible aux intérêts de cette personne.
Une part de gateau digeste…
Des spécialistes en psychologie du travail ont formulé cinq principes pour favoriser la participation de l’employé(e) dans la prise de décision :
- Consulter l’employé(e) afin de mettre en évidence les incidences de la décision sur son cheminement professionnel ou son travail;
- L’inviter à proposer différentes options à la décision finale;
- L’encourager à introduire des thèmes susceptibles d’influencer la trajectoire décisionnelle;
- Lui permettre d’exprimer ses opinions ou ses sentiments concernant la décision;
- L’encourager à formuler des suggestions pour que la prise de décision se déroule le mieux possible.
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Récapitulons…
La justice organisationnelle, c’est le gâteau à partager;
la justice procédurale, la façon de découper ce gâteau;
la justice distributive, la part qui est nous est donnée;
la justice interactionnelle, la façon dont on nous sert notre part.
Que les parts soient égales ou inégales, servies avec ou sans respect… l’interdépendance des différentes dimensions de la justice organisationnelle est manifeste.
Retenez…
La justice organisationnelle tient un rôle important dans le développement de la motivation au travail. Lorsqu’un(e) employé(e) considère que ses collègues bénéficient d’avantages qui ne lui sont pas accessibles (justice distributive), qu’il ou elle entretient le sentiment d’être systématiquement désavantagé(e) par certaines politiques de l’organisation (justice procédurale) ou s’il ou elle juge ne pas recevoir un traitement honnête et respectueux (justice interactionnelle), il ou elle aura tendance à modifier sa contribution afin qu’elle corresponde à sa rétribution (St-Onge, 2014; Gosselin, Dolan et Morin, 2017).
Les gestionnaires (et les organisations) gagnent à assurer une saine gestion de la justice en milieu de travail afin de soutenir les efforts d’amélioration et de maintien de la motivation au travail (Gosselin, Dolan et Morin, 2017).
Contribution de Andréane Beaupré, conseillère en développement organisationnel
1St-Onge, S. (2014). Gestion de la rémunération. Théorie et pratique. (3e éd.). Montréal : Chenelière-Éducation.2 Gosselin, E., Dolan, S.L. et D. Morin (2017). Aspects humains des organisations : Psychologie du travail et comportement organisationnel (5e éd.). Montréal : Chenelière Éducation.